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À partir de la légende dorée de saint Pierre aux Liens



Dernière mise à jour
le 30/11/2023

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Saint Pierre aux Liens
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À partir de la légende dorée
La fête de saint Pierre aux Liens fut instituée pour :
  1. rappeler la délivrance de saint Pierre,
  2. rappeler la délivrance d’Alexandre,
  3. rappeler la destruction du rite des païens,
  4. demander d’être délivré des liens spirituels.

La délivrance de saint Pierre.

L’Histoire scolastique raconte qu’étant venu à Rome, Hérode Agrippa se lia d’amitié avec Caïus, neveu de l’empereur Tibère. Un jour qu’Hérode était dans un char avec Caïus, il leva les mains au ciel et dit : « Puissé-je voir mourir ton vieil oncle, et te voir devenir le maître du monde ! » Le cocher entendit les paroles d’Hérode. Il se hâta de les rapporter à Tibère. Celui-ci, indigné, fit mettre Hérode en prison. Un jour, alors qu’Hérode était appuyé contre un arbre sur les branches duquel était perché un hibou, un de ses compagnons de captivité, habile dans la science des augures, lui dit : « Ne crains rien, car tu seras bientôt délivré. Tu seras tellement élevé que tu provoqueras contre toi l’envie de tes amis et tu mourras dans cette prospérité. Mais la prochaine fois que tu reverras sur toi un animal semblable, tu sauras que tu n’auras plus que cinq jours à vivre. » Quelque temps après, Tibère mourut. Caïus, devenu empereur, délivra Hérode et le nomma roi de Judée avec le titre.

Lorsqu’il fut arrivé, il persécuta les fidèles. Il fit mourir par le glaive Jacques, frère de Jean. Voyant qu’il plaisait aux juifs en maltraitant les chrétiens, le jour des azymes, il fit mettre Pierre en prison avec l’intention de le faire mourir devant le peuple après la fête de Pâques. Mais un ange, pénétrant de nuit dans la prison du saint, le délivra de ses liens et lui ordonna d’aller reprendre librement sa prédication. Voulant se venger de cette libération, le roi voulait que les gardiens de la prison, coupables d’avoir laissé échapper Pierre, fussent sévèrement punis. Il en fut empêché, car Dieu n’acceptait pas que des personnes aient à souffrir de la délivrance miraculeuse de Pierre. Appelé pour une affaire pressante, Hérode se rendit à Césarée, où un ange le frappa et il mourut. Voici ce que raconte Josèphe, au livre XIX de ses Antiquités : « Hérode, étant venu à Césarée, où l’attendait une grande foule, se vêtit d’une robe brillante toute tissée d’or et d’argent. Il se mit en route pour se rendre au théâtre. Dès que les rayons du soleil touchèrent la robe, leurs reflets doublèrent l’éclat des deux métaux, si bien que la foule, effrayée, crut voir là l’indice d’une nature plus qu’humaine. Hérode se vit donc entouré de gens qui lui criaient : “Jusqu’ici, nous t’avons tenu pour un homme, mais dès maintenant nous te proclamons un dieu !” Pendant qu’Hérode acceptait avec plaisir ces hommages, il vit assis sur une ficelle au-dessus de sa tête un ange, c’est-à-dire un hibou qui n’était que le messager de sa mort prochaine. Comprenant que sa mort approchait, il dit au peuple : “Moi, votre dieu, alors que je vais mourir !” Aussitôt, des vers envahirent son corps et se mirent à le ronger. Il mourut cinq jours après. »

Ce fut donc en mémoire de la délivrance si miraculeuse du chef des apôtres, et de la vengeance si terrible qui fut infligée immédiatement à ce tyran, que l’Église solennise la fête de Saint Pierre aux Liens. Aussi lit-on, dans l’épître de cette fête, la mention de ce miracle.

La délivrance du pape saint Alexandre

Le pape Alexandre fut le sixième pape qui gouverna l’Église après saint Pierre. Le tribun Quirinus le fit mettre en prison avec le préfet de Rome Hermès, converti à la foi par le Pape. Ils étaient détenus dans des lieux différents.
Quirin dit à Hermès : « Je m’étonne qu’un homme prudent comme toi renonce à ses honneurs et ajoute foi aux contes qu’on nous débite au sujet d’une autre vie. »
Hermès lui répondit : « Moi aussi, autrefois, je raillais tout cela, et croyais que notre vie terrestre était l’unique vie. »
Quirinus lui dit : « Prouve-moi qu’il y a une autre vie, et aussitôt tu m’auras pour disciple. »
Hermès lui répondit : « Alexandre, que tu tiens enchaîné, te le prouvera mieux que je ne saurais le faire. »
Furieux, Quirinus dit : « Je te demande de me prouver cela et tu me renvoies à Alexandre, que je tiens enchaîné à cause de ses crimes ! Je te séparerai de cet Alexandre et je vous mettrai tous les deux sous double garde. Si tu peux te trouver avec lui ou lui avec toi, je conviendrai que ta foi est la bonne et je croirai à tes discours. »
Pendant qu’Alexandre était en prière, un ange vint vers lui et le conduisit dans la prison d’Hermès. Quirinus, à sa grande surprise, les trouva ensemble. Il fut singulièrement surpris. Hermès raconta à Quirinus comment Alexandre avait ressuscité son fils. Quirinus dit à Alexandre : « J’ai une fille qui est tourmentée par la goutte. Elle se nomme Balbine. Je promets de me convertir à ta foi si tu peux obtenir sa guérison. »
Alexandre lui répliqua : « Va vite la chercher et amène-la-moi dans mon cachot. »
Quirinus lui dit : « Puisque tu es ici, comment pourrai-je te trouver dans ta prison ? »
Alexandre répartit : « Va vite, parce que celui qui m’a amené ici m’y ramènera lui-même au plus tôt. »
Quirinus amena donc sa fille dans la prison d’Alexandre. L’y trouvant, il se prosterna à ses pieds. Alors, Balbine se mit à baiser avec dévotion les chaînes d’Alexandre pour obtenir la guérison.
Alexandre lui dit : « Ma fille, ne baise pas ces chaînes, mais recherche celles qui ont lié saint Pierre. En les baisant avec ferveur, tu seras guérie. »
Quirinus fit rechercher dans la prison où avait été enfermé l’apôtre les chaînes dont il avait été attaché. Il les donna à baiser à sa fille. Dès qu’elle l’eut fait, elle eut le bonheur d’être entièrement guérie. Sollicitant son pardon, Quirinus remit Alexandre en liberté. Il reçut le baptême ainsi que les personnes de sa maison et plusieurs autres. Alexandre institua donc cette fête aux calendes d’août. Il fit bâtir en l’honneur de saint Pierre une église, où il déposa les chaînes. Il la nomma l’église de Saint-Pierre-aux-Liens. Le jour de la fête, la foule accourt dans cette église et baise les chaînes de l’apôtre.

Troisième motif de l’institution de cette fête

D’après Bède, telle serait la troisième cause de l’institution de cette fête. Octave et Antoine se partagèrent entre eux tout l’empire du monde en fonction d’une alliance qu’ils avaient conclue. Octave régna sur l’Occident, la Gaule, l’Italie et l’Espagne. Antoine eut pour sa part l’Orient, l’Asie, le Pont et l’Afrique. Antoine, homme débauché et lubrique, répudia la sœur d’Octave, qu’il avait épousée, et prit pour femme Cléopâtre, reine d’Égypte. Octave, indigné, marcha avec son armée contre Antoine, et le vainquit. Antoine et Cléopâtre durent s’enfuir ; et, désespérés, ils se donnèrent la mort. Octave détruisit le royaume d’Égypte, et en fit une province romaine. De là, il alla à Alexandrie : il dépouilla cette ville de toutes ses richesses et les fit transporter à Rome. Les apports furent tels que l’on donnait pour un denier ce qui en valait quatre auparavant. Les guerres civiles avaient tellement dévasté la Ville qu’il la renouvela au point de dire : « Je l’ai trouvée de briques, je la laisse de marbre. » Il agrandit tellement la république que ce fut le premier qui fut appelé « Auguste », nom que retinrent ses successeurs de la même manière qu’à la suite de son oncle Jules-César, les empereurs furent nommés César. Le peuple appela aussi de son nom le mois d’août qui auparavant se nommait Sextilis, car c’était le sixième mois après celui de mars. Jusqu’au règne de Théodose, vers l’an 426, les Romains fêtèrent tous les ans l’anniversaire de la victoire d’Octave qui avait eu lieu le 1er août.

Eudoxie, fille de ce Théodose et femme de Valentinien, se rendit à Jérusalem pour accomplir un vœu. Ce fut là qu’un Juif lui offrit, pour une somme importante, les deux chaînes dont saint Pierre avait été lié sous Hérode. De retour à Rome le 1er août, elle fut désolée de voir que les Romains continuaient à fêter le souvenir d’un empereur païen. Considérant qu’il était malaisé de les faire renoncer à cette pratique et à cette habitude, elle eut l’idée d’y substituer la fête des chaînes de saint Pierre. Elle s’entendit donc avec le pape Pélage qui, par d’éloquentes exhortations, décida le peuple à remplacer le souvenir de l’empereur païen par celui du prince des apôtres. La proposition ayant obtenu l’assentiment, les chaînes que la princesse avait rapportées de Jérusalem furent suspendues et montrées au peuple. De son côté, le Pape produisit la chaîne dont le même apôtre avait été lié sous Néron. On les mit ensemble. Miraculeusement, ces trois chaînes se réunirent pour n’en former plus qu’une.

En même temps, le pape et la reine décidèrent que l’honneur rendu à un païen qui était damné serait attribué à plus juste titre au prince des apôtres. Eudoxie plaça elle-même cette chaîne dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens, qu’elle dota richement et à laquelle elle fit accorder de grands privilèges. Le Pape décida que cette fête serait célébrée en tout lieu.

En 969, un comte qui était un proche parent de l’empereur Othon fut saisi par le diable d’une façon si cruelle, qu’il se déchirait avec les dents. L’empereur ordonna alors qu’on le menât vers le pape Jean pour que la chaîne de saint Pierre lui soit entourée autour du cou. On lui mit d’abord au cou une autre chaîne qui ne délivra pas le possédé. Elle n’avait en elle aucune vertu. Enfin, on prit la chaîne de saint Pierre et on la mit au cou du furieux. Le diable ne put résister à la puissance de cette chaîne. Il se retira aussitôt en jetant un cri affreux en présence de tous les assistants.

Alors. Théodose, évêque de Metz, se saisit de la chaîne et affirma qu’il ne la lâcherait plus, à moins qu’on ne lui coupe les mains. Une grande querelle s’éleva entre le pape et l’évêque, jusqu’à ce que l’empereur eût obtenu du pape qu’un chaînon de la chaîne soit donné à l’évêque.

Le fait qui suit est raconté par Miletus raconte en sa chronique et rapporté dans l’Histoire tripartite. En ce temps-là, apparut en Épire un dragon énorme que Donat, évêque d’une haute vertu, tua en lui crachant dans la gueule. Auparavant, le prélat avait fait avec les doigts une forme de croix qu’il présenta aux yeux du monstre. Huit paires de bœufs purent à peine traîner le cadavre pour le brûler. On craignait que l’air soit infesté par sa putréfaction. Le même auteur et l’Histoire tripartite rapportent aussi que le diable se montra dans la Crète sous la figure de Moïse. Il rassembla de tous côtés des Juifs qu’il conduisit vers un précipice affreux situé à proximité de la mer. Il leur promit qu’en se mettant à leur tête, il allait les conduire à pied sec dans la terre promise. Il en fit périr un grand nombre. On pense que le diable indigné se vengea ainsi d’eux, parce que le Juif avait donné la chaîne de saint Pierre à l’impératrice Eudoxie, et que les réjouissances faites en l’honneur d’Octave avaient été abolies. La plupart de ceux qui échappèrent à cette mort, se convertirent et furent baptisés. Il y en eut qui arrivèrent après cette catastrophe. Des pêcheurs les ayant instruits de ce qui s’était passé, ils se convertirent.

Le pouvoir de lier et de délier

Le Seigneur délia miraculeusement saint Pierre de ses liens, et lui donna le pouvoir de lier et de délier. Nous aussi, nous sommes retenus dans les liens du péché et nous avons besoin d’être déliés. Le récit d’un miracle rapporté dans le livre des miracles de la Sainte Vierge prouve que les clefs remises par Jésus à saint Pierre lui permettent de délivrer des chaînes du péché ceux mêmes qui sont condamnés à la perdition. Il y avait à Cologne, au couvent de Saint-Pierre, un moine léger, vicieux et paillard. Ce moine étant mort subitement, les démons l’accusaient, rappelant tous les péchés qu’il avait commis. Voici ce que l’un d’eux disait : « Je suis la cupidité par laquelle tu as souvent convoité contre les commandements de Dieu. »
Un autre criait : « Je suis la vaine gloire par laquelle tu t’es élevé avec jactance parmi les hommes. »
Un autre : « Je suis le mensonge et tu as menti. »
Et ainsi de suite.

D’un autre côté, quelques bonnes œuvres qu’il avait faites l’excusaient en disant : « Je suis l’obéissance que tu as témoignée à tes supérieurs spirituels. Je suis le chant des psaumes que tu as souvent chantés pour Dieu. »

Alors saint Pierre, dont il était le moine, vint trouver Dieu et intercéda pour lui.
Le Seigneur lui répondit : « Est-ce que ce n’est pas moi qui ai inspiré le prophète lorsqu’il a dit : “Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?” C’est “celui qui se conduit parfaitement. etc.” (Psaume XIV, 1-2) Comment celui-ci peut-il être sauvé, puisqu’il n’est pas entré ici sans tache, puisqu’il n’a pas pratiqué la justice ? »

Alors saint Pierre et la Sainte Vierge se mirent à prier pour lui. Le Seigneur décida qu’il retournerait dans son corps et qu’il y ferait pénitence. Aussitôt, saint Pierre avec la clef qu’il tenait à la main effraya le diable et le mit en fuite. En remerciement du retour de son âme dans son corps, le moine proposa de réciter chaque jour le psaume Miserere mei, Deus et de nettoyer souvent son tombeau des saletés qui s’y trouvaient. Le moine, revenu à la vie, raconta à tout le monde ce qui lui était arrivé. »


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