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Saint-Maurice
de
Neuville-les-Dames

Du premier village à nos jours



Dernière mise à jour
le 30/11/2023

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Sommaire :

Les poêpes (poypes)

Deux poêpes distantes de quelques mètres sont situées à peu près au centre ouest de la commune. Sur celle au nord qui est en partie arasée se trouvait le Castelet ou « Castrum » du gentilhomme de Luyseis qui a donné son nom au village primitif dont l’origine exacte n’est pas connue. Le village était sous le vocable de saint Jacques. Mais après 1245, on ne retrouve plus de traces : le château fort et la chapelle ont disparu.

Ces poêpes sont situées sur un mamelon contourné à l’ouest et au sud par un bief se déversant dans le Renon. À l’ouest, un chemin se perd au nord et aboutit au sud sur le chemin de Bouchet. Pavé de pierres roulées et de galets, il laisse penser à des vestiges de chemin gallo-romain. À l’ouest du chemin, une apparence de terrassement fait supposer l’emplacement de l’église primitive.

Le premier village

La première référence à cet ancien village date de 1103 dans le recueil des Chartes de Cluny sous le nom de Luseiaco. Le siècle suivant, différentes références à la localité sont énoncées dont Luyseis et Luseys, en 1272, selon Samuel Guichenon dans son Histoire de Bresse et de Bugey. Enfin, à la même période, on trouve Luyseiz dans Topographie historique du département de l’Ain de Marie-Claude Guigue.

Les différents noms du village

L’appellation a beaucoup varié suivant la fantaisie des notaires et des officiers publics :

Jusqu’au milieu du XVe siècle, on a dit Novavilla puis Novilla, Neuville, rarement Neuville-en-Bresse.

Le vocable de Neuville laisse supposer que cette bourgade n’est pas antérieure au milieu du Xe siècle, époque où a commencé le mouvement des « villes neuves ».

Il faut arriver vers 1440 pour voir se figer l’appellation latine Novilla Monialium, parfois écrite à tort « Novilla monacharum », car en latin on ne l’a jamais dit. Dans les actes écrits en français, on trouve :

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, lorsque Louis XV eut concédé aux Dames le titre de comtesses on rencontre parfois, mais assez rarement « Neuville-les-Comtesses ».

Après la révolution et jusqu’à la fin du Premier Empire, on en fit Neuville-sur-Renon. Dès le début de la Restauration réapparut Neuville-les-Dames. Durant tout le XIXe siècle, les deux appellations se combattirent âprement sans supériorité marquée de l’une sur l’autre, mais finalement Neuville-les-Dames l’emporta.

La paroisse

Selon Monsieur Bouchet, la paroisse était sous le vocable de saint Jacques et de saint Maurice. Deux apôtres s’appellent Jacques : saint Jacques le Majeur fêté le 25 juillet (en savoir plus sur saint Jacques) et saint Jacques le Mineur fêté le 3 mai (en savoir plus sur saint Jacques le Mineur). L’ancienne fête patronale de Neuville étant célébrée début mai, la paroisse devait être sous le vocable de saint Jacques le Mineur. Le culte de saint Maurice s’étant répandu dans la région au VIIe siècle, on peut situer l’origine de la paroisse au moins à cette époque.

L’abbaye

Monsieur O. Morel indique qu’un prieur de l’abbaye de Condat (Saint-Claude dans le Jura) était déjà sur ce territoire avant 1009, territoire concédé à l’abbaye, comme précisé sur une notice confirmée en 1184 par le diplôme de sauvegarde de l’empereur Frédéric Barberousse.

L’incendie

Selon une tradition jamais démentie, un grand incendie détruisit le village primitif vers le milieu du XIIIe siècle. Un nouveau village fut construit 600 mètres à l’ouest, de l’autre côté du Renon vers une « villa », nom gallo-romain d’une importante exploitation agricole avec ses habitants, bâtiments et terres, d’où villa neuve puis, du fait du prieuré féminin, « Neuville-les-Dames ».

Le prieuré de religieuses

Pendant un millénaire, l’histoire neuvilloise fut dominée par celle du prieuré de religieuses dépendant de l’abbaye de Saint-Claude. On distingue trois périodes :

Jusqu’à la Révolution, l’histoire de Neuville se confond avec celle de son prieuré et c’est bien à juste titre qu’on a conservé à la commune son nom de Neuville-les-Dames.

En savoir plus à partir du Journal de l’Ain de 1889. Cet extrait du Journal de l’Ain, bien écrit et agréable à lire, contient deux parties qui se complètent :

Histoire

Au plus loin que l’on remonte, on trouve Neuville comme possession de l’abbaye de Saint-Oyen-de-Joux (Saint-Claude), probablement par suite d’une donation faite par un roi burgonde ou carolingien.

L’abbé de Saint-Claude, trop éloigné, envoyait un prieur parfois accompagné de quelques moines pour assurer le service spirituel de la population, mais en même temps pour s’occuper de ses intérêts temporels de seigneur. Il percevait les redevances, rendait la justice et, retranché dans un petit castel en bois, repoussait les assauts éventuels des brigands ou des seigneurs voisins.

À une date non précisée (mais antérieure à 1158, date d’un document existant) fut créé un monastère bénédictin de femmes, dépendant du monastère bénédictin d’hommes de Saint-Claude. Le prieur, en tant que représentant de l’abbé de Saint-Claude, s’occupait des intérêts matériels et versait aux religieuses des prébendes prélevées sur le revenu de la seigneurie. Il décidait de l’admission des nouvelles recrues. Une prieure avait autorité à l’intérieur du monastère pour tout ce qui concernait la vie courante, la discipline et les offices. La doyenne, ou plus ancienne prieure connue était Jeanne de Montmoret en 1318. Le prieur Guillaume de Meyseria dont le sceau portait « un lion » occupait ce poste dès l’an 1260.

Ce gouvernement bicéphale est tout à fait original. Il a inspiré le blason de Neuville qui représente dans la moitié gauche un lion grimpant d’or sur fond rouge et dans la moitié droite une colombe d’argent sur fond d’azur. Le lion rappelle le prieur et le pouvoir temporel, la colombe représente la prieure et le pouvoir spirituel.

Blason

Au XVIIIe siècle, la situation du monastère se transforma. Depuis le XVIe siècle, le prieur était commendataire. Il ne résidait pas à Neuville et ne se souciait que de tirer les revenus de son poste. Il fut supprimé en 1710. En 1742, l’abbaye de Saint-Claude fut sécularisée, mais pas sa filiale de Neuville qui resta un monastère soumis à la règle de saint Benoît. Le prieuré devint alors seul seigneur de Neuville soumis pour le spirituel à l’archevêque de Lyon.

Ce ne fut qu’une phase transitoire, car, en 1755, le prieuré fut lui-même sécularisé. Il ne fut alors plus occupé par des religieuses., mais par des chanoinesses, qui ne faisaient pas de vœux et menaient une vie très libre, pouvant s’absenter très facilement et fréquenter les réunions mondaines du voisinage (elles aimaient beaucoup les chasses de Monsieur de Montrevel !). Elles continuaient à avoir l’office tous les jours, mais les absentes étaient nombreuses. À la même époque, la richesse de la maison s’accrut considérablement du fait des donations et des droits versés lors de chaque admission, de l’attribution des revenus des prieurés de Blyes et de la Bruyère qui avaient été supprimés, ainsi que de la moitié de ceux de l’abbaye de Tournus. Les demandes d’admission affluèrent, venant plus seulement de la noblesse locale, mais des plus grandes familles de France. C’est alors que les chanoinesses firent construire ces belles demeures dont plusieurs subsistent aujourd’hui, ainsi qu’une église en pierres dédiée à sainte Catherine, leur patronne. Elles n’oublièrent pas qu’elles étaient « seigneur » de Neuville, et grâce à elles, le pays eut un pont sur le Renon et une grande route reliant Thoissey à Bourg. Le roi Louis XV mit le comble à leur gloire en leur accordant le titre de comtesses. Voir les documents concernant les chanoinesses.

L’habit

Habillées comme des femmes du monde, les chanoinesses ne paraissaient point aux cérémonies sans porter l’aumuse, long manteau noir traînant bordé d’hermine tout autour et au collet.

Sur la tête elles portaient une coiffe de taffetas ou gaze noirs, curieusement, mais officiellement appelée « petit mari ».

L’administration de Neuville-les-Dames

À la limite de la Bresse et de la Dombes, Neuville est proprement dombiste par son climat, son sol et sa culture. C’est encore un pays d’étangs. Au point de vue politique, administratif et militaire, le village relevait de la Bresse restée pendant des siècles sous la souveraineté de Savoie. Au Moyen-âge, Neuville était paroisse de la châtellenie et mandement de Châtillon les Dombes au point de contribuer pour un quart à l’entretien des fortifications de Châtillon et des dépenses de guerre de cette châtellenie.

Le chapitre était seigneur de Neuville et d’autres paroisses avec droit de haute, moyenne et basse justice.

Les routes

Jusqu’au XVIIIe siècle, il n’y avait pas de routes, mais des chemins et charrières que les statuts de Savoie mettaient à la charge des propriétaires des champs contigus. On traversait à gué les deux rivières le Renon et l’Irance. Les fondrières des routes de Bresse étaient devenues légendaires avec les troupes d’Henri IV dont les chariots, canons et carrosses s’engluaient dans l’argile grasse.

On doit aux chanoinesses la construction, vers 1710, du pont sur le Renon et de la route de Bourg à Châtillon se prolongeant ensuite jusqu’à Trévoux et Lyon. Comme cité dans le rapport de Lalande, cette route était utilisée par le service de poste à cheval pour les paquets et les lettres, et les amis ne roulant pas en carrosse, mettant ainsi en communication la capitale lyonnaise et celle de Bresse.

La rue de la Basse Bresse était autrefois la rue principale et commerçante du village. Elle descend en pente assez raide jusqu’au Renon. On y voit plusieurs maisons anciennes à pans de bois.

Cette rue figure sur une carte, ainsi que celle de Neuville à Sulignat par la « Cotte ». Par de petits chemins on allait à Marmont, à Vonnas par Channes et les Rollands, à Romans par le Molard. Les routes directes de Vonnas et de Condeissiat n’apparurent qu’après, ainsi que la route de Thoissey au XVIIIe siècle (à la suite à une délibération des syndics décidant sa construction).

La vieille rue du Cani unit la place à la route de Vonnas.

La Chassagne

La Chassagne était une petite seigneurie connue à partir de la fin du XIVe siècle et dont le château appartint au XVIIIe siècle à diverses familles de chanoinesses. Il a été reconstruit au milieu du XIXe siècle avec sa chapelle adjacente par la famille Dugas de la Boissonny.

Des vestiges de l’ancien château subsistent.

Ce château se compose de trois corps percés de grandes baies et couverts de hautes toitures aux tuiles vernissées dessinant des motifs losangés. Les murs sont faits de briques avec des chaînes constituées de pierres verticales harpées et des chaînes horizontales portant bandeau. Le château est entouré de beaux arbres et de pelouses.

L’ancienne église paroissiale

Au centre de l’alignement ouest, se trouvait, orientée à l’est, l’église paroissiale sous le vocable de saint Maurice. C’était une église romane du XIIe siècle, en forme de croix, avec une abside semi-circulaire, un clocher lanterne et une horloge sur sa façade sud. Elle ressemblait à de nombreuses églises romanes de la Dombes.

Un plan levé en 1887 avant sa démolition en 1892 et une maquette en bois sont conservés par la mairie. Il n’en subsiste que les chapiteaux des fenêtres du chœur, déposés dans un jardin voisin.

Le plan mentionne, escalier d’accès non compris :

Plan et photos de la maquette

Les églises Sainte-Catherine

Trois églises Sainte-Catherine ont été successivement construites à proximité de l’église paroissiale.

À l’origine, les religieuses utilisaient l’église paroissiale. Le prieur, dans les premiers temps, s’occupait d’elles en même temps que des habitants. Par la suite il y eut un curé dépendant de l’archevêque de Lyon et les relations entre curé, prieur et religieuses furent parfois difficiles.

Au début du XVIIe siècle, les chanoinesses n’avaient qu’une chapelle à l’intérieur de l’église paroissiale.

Les religieuses firent édifier entre 1640 et 1650 une église jouxtant au midi l’église paroissiale, avec une communication par une petite porte. Une ouverture dans le chœur leur permettait de suivre les offices. Elles avaient placé leur église sous le vocable de leur patronne sainte Catherine d’Alexandrie, la seule parmi les 16 saintes Catherine du calendrier romain ayant trois auréoles : blanche des vierges, verte des docteurs, rouge des martyrs.

En savoir plus sur sainte Catherine

Sans doute peu importante ni solide, cette église tombant en ruines fut abandonnée en 1710. Les religieuses durent réintégrer la paroisse.

En 1757 le chapitre fit reconstruire une nouvelle église, mais bientôt celle-ci fut jugée indigne du chapitre noble. Cette deuxième construction ne valait pas mieux que la première.

Au moins un des deux paragraphes précédents n’est pas exact. En savoir plus sur l’utilisation de cette église.

Le plan qui suit date de 1764 :

Plan datant de 1764 montrant les églises

1Emplacement du porche de l’église actuelle
2Mur délimitant une terrasse qui a été démolie lors de la construction de l’église actuelle
3Église paroissiale
4Église Sainte-Catherine
5Maison de la Rodde
6Maison du Breuil — de Sainte-Croix
7Halles dont il ne reste aujourd’hui qu’une partie

Les croix représentent la position des autels des églises. L’église Sainte-Catherine, église des Dames, était orientée à l’ouest contrairement à la tradition.

Une délibération capitulaire du 18 avril 1777 précisa la reconstruction sur le même emplacement d’une troisième église au prix fait de 33 500 livres, somme sur laquelle le roi Louis XV leur alloua 30 000 livres prélevées sur la loterie royale.

Cette église fut construite en pierre, de style classique, avec un péristyle surmonté d’une gloire, un chœur circulaire avec de belles stalles, une table de communion en fer forgé et un dôme au-dessus du chœur. Elle fut terminée en 1782.

La délibération précisa les dimensions de cette église :

À l’entrée, un porche tétrastyle de 3,10 m de long sur une largeur de 9,90 m est relié à chaque entrée des maisons des Dames par des allées pavées de briques sillonnant la place du chapitre.

Les quatre colonnes de ce porche étaient de l’ordre dorique et l’entablement dorique donticulaire avec un fronton triangulaire.

L’autel était placé sous une coupole.

De l’ancienne église furent réutilisées la grande grille en fer forgé à l’entrée du chœur et celle à hauteur d’appui à l’entrée de l’église.

Toute la pierre de taille provenait de la carrière de Drom ou de Ramasse.

Cette église était séparée de l’église paroissiale par une ruelle de 65 cm !

Mademoiselle de Grouchy, future Madame de Condorcet, qui avait un sens artistique éclairé, affirmait que cette église pouvait soutenir la comparaison avec ce qu’on faisait de mieux à Paris.

Cette église a été démolie en 1793, 11 ans après sa construction, sur l’ordre du sectaire Albitte, avocat normand, commissaire du gouvernement.

Le bel autel de marbre est dans l’église actuelle de Mézériat (voir les photos de l’autel). Sur deux rangs, les stalles de chêne sont replacées dans l’église actuelle de Neuville.

La chapelle de Marmont ou de Longes

C’était un petit oratoire situé approximativement au milieu de la place du Chapitre au levant des églises paroissiales et Sainte-Catherine. Elle fut consacrée en 1471 sous le vocable de saint Martin pour servir de sépulture aux familles de Marmont et de Longes.

Fort gênante, elle fut démolie en 1744 à la suite à un accord entre Monsieur Charbonnier de Crangeac alors seigneur de Longes, et les Dames du chapitre. Les restes des corps de cette sépulture furent ensevelis à l’intérieur de l’église paroissiale.

La révolution de 1789

L’arrivée de la Révolution mit un terme à la période fastueuse de la présence des chanoinesses.

Prévenues de la sommation qui leur fut faite le même jour par le procureur syndic d’abandonner leur prieuré, les chanoinesses, lors d’une ultime délibération en date du 9 décembre 1790, rédigèrent une ferme et digne protestation déclarant que, si l’exercice de la pureté de la religion, la conservation du roi et le salut de l’état ne leur étaient plus permis en commun, il ne cesserait jamais d’être le vœu particulier de leur cœur et celui de leur prière.

Les 59 chanoinesses furent expulsées. Au moment de leur expulsion, la doyenne, Madame de Charbonnier-Grangeac fit de la résistance. Elle refusa de remettre les clés avant qu’il lui soit délivré un récépissé et un inventaire des archives remises. Devant la menace d’enfoncement de la porte, elle s’inclina et les dossiers abandonnés sont aujourd’hui conservés dans leur quasi-totalité aux Archives départementales de l’Ain, où il est loisible de les consulter « Dossiers H ». Madame de Charbonnier-Grangeac dut abandonner le prieuré le 14 avril 1791.

La plupart des Dames regagnèrent leurs familles, quelques-unes émigrèrent. La citoyenne Leroy, domestique de Madame de Foudras, fut incarcérée à Châtillon le 10 avril 1793. Le 12 avril 1793, il en fut de même des chanoinesses Marie-Louise Chastenay de Lanty, Marie Joseph Dubreuil, l’aînée, Marie Dubreuil, la cadette et Adélaïde de Berbis de Mailly. Elles furent libérées le 14 mai 1793 en vertu d’un décret du département du 10 mai 1793.

Les Dames de Fénelon furent radiées de la liste des émigrées et leurs effets déposés dans les magasins du district de Châtillon, puis rendus, leur père ayant été condamné à mort et exécuté le 2e germinal an IV. Cette réintégration a été effectuée à la suite à une pétition de Madame veuve de Fénelon représentée par le comte de Ferrari.

La tourmente s’abattit sur Neuville. La toute neuve église Sainte-Catherine fut démolie, ainsi que le clocher de l’église, sur l’ordre d’Albitte. Le curé refusa de prêter serment et fut remplacé par le supérieur des Capucins de Châtillon qui dut lui-même bientôt abandonner la place. Le village perdit même son nom pour devenir Neuville-sur-Renon qui ne devint qu’une petite commune rurale.

Le curé de Neuville ainsi que nombre de curés des paroisses avoisinantes ne prêta pas serment à la constitution républicaine. Certains vinrent se réfugier à Neuville où ils se cachèrent. D’autres se libérèrent de leurs vœux, certains même se marièrent.

Albitte

Albitte, avocat normand, fut désigné en août 1793 comme l’un des représentants de l’armée des Alpes. Il arriva à Bourg le 10 janvier 1794 et ordonna la destruction des « bâtiments inutiles et pompeux de la superstition ». Il fit tomber les clochers, abdiquer les prêtres, briser les statues et refondre les cloches.

Il y eut beaucoup de réticence de la part des communes, disant ne pas trouver la main-d’œuvre qualifiée nécessaire, de même que des prêtres refusant le serment.

L’église actuelle

Voir les documents concernant la construction de l’église et les conséquences de la loi de 1905

Construite en pierre, sur pilotis au milieu de la dernière décade du XIXe siècle, elle est imposante extérieurement.

Elle renferme les stalles des chanoinesses ainsi que deux anciennes stalles surmontées d’un dosseret moderne, au nord la chapelle Saint-Maurice avec un autel d’époque de la Restauration, au sud la chapelle de la Sainte Vierge avec un autel du XVIIIe siècle et un tabernacle.

Une cloche ayant toute une histoire est entreposée près du porche. En savoir plus sur la cloche.

Au sous-sol, l’agréable crypte est constituée d’une chapelle, de deux sacristies, d’une grande salle de réunion, de deux petites salles et d’un local de chauffage à air pulsé.

La chapelle, avec des vitraux modernes, renferme une vierge en bois et un pupitre agenouilloir datant des chanoinesses.

Le clocher contient une horloge avec cadran sur les faces sud et est. Il renferme deux cloches de l’ancienne église.

La salle Saint-Maurice

Sur le chemin de Paccard, près du monument aux morts, une salle d’œuvre dite « Saint-Maurice » a été construite peu avant la guerre de 1914-1918 grâce aux dons des paroissiens. Elle était à usage de l’association interparoissiale dite « La Liaison » et utilisée tant pour les manifestations de cette association que pour des manifestations familiales.

Les croix et statues

Outre la croix métallique du cimetière portant en son centre la date 1840, il ne reste que deux autres croix, en pierre : celle de la « Croix de pierre » et celle de la « Croix de mission ».

Sur l’ancienne place de la « Croix de fer », une colonne toscane avec cannelures supporte une statue de la Vierge, la hauteur de l’ensemble est d’environ 6 mètres. Sur une face du socle est gravée une mention religieuse et sur la face opposée : « Erigée par reconnaissance, 8 7bre 1860 ».

Au nord de cette place, les fours banaux ont été démolis.

Les halles

Ces halles ont été construites par les chanoinesses au sud de l’église actuelle. Il n’en reste qu’une partie. Sur la poutre, sous le pignon, est gravée la date 1739.

Les moulins

S’il y avait autrefois sept moulins, dit-on, il ne subsiste en suivant le cours du Renon, que :

La Poste

La Poste aménagée après la révolution dans la vieille rue du Cani a été déplacée près de la nouvelle mairie dans un bâtiment neuf inauguré en 1913.

Toute près de la nouvelle Poste, il y avait l’ancienne maison des palefreniers tenanciers d’une station d’étalons, aujourd’hui démolie.

Le train

En 1898, la ligne de Jassans à Bourg, longue de 47 km, fut ouverte. Les bâtiments et les voies de la gare étaient initialement gérés par la « Société économique du Sud-est » puis par la « Compagnie des Tramways de l’Ain ». La voie traversait la route D936 et desservait la gare de Neuville aujourd’hui détruite. La ligne ferma en 1937, victime du progrès et de l’essor de l’automobile. Les trains ont été remplacés par un service de cars. En leur temps ils ont rendu de grands services pour la Poste, le transport des voyageurs et des marchandises.

Le lavoir

En mai 1829, la construction d’un lavoir a été évoquée pour canaliser l’eau d’une fontaine qui dégradait le chemin de la Basse Bresse. En 1876, le conseil municipal en projeta la construction qui fut réceptionnée en 1879.

Dans chaque angle de ce lavoir se trouvent des foyers pour faire chauffer les lessiveuses. Les lavandières rinçaient leur linge dans l’eau courante qui était canalisée au centre.

L’unique lavoir municipal a été utilisé jusqu’aux années 1955.

Il a été réhabilité en 1998. Les travaux ont été effectués par les bénévoles de l’association internationale « Concordia ». Les joints ont été refaits en 2002 puis la toiture.

Voir les photos

Le cimetière

L’ancien cimetière était situé à l’ouest du prieuré, entre les maisons canoniales et les halles. Se plaignant du désagrément, maladies et infections sous ses fenêtres, Madame de Saint Maurice céda le 9 janvier 1757 un terrain jouxtant l’aire de la dîme pour y éloigner le cimetière. Un nouveau cimetière y fut béni le 27 août 1758.

Le plan du 6 avril 1811 situe le nouveau cimetière entre la route de Châtillon et le chemin de Paccard à l’emplacement du monument aux morts et des maisons au sud.

Enfin, à la suite à des pourparlers commencés en 1832 pour transférer le cimetière au Plâtre (Croix de Pierre), le cimetière actuel a finalement été installé en 1840 dans une terre dite « Vieille Vigne » ou « Houtins » maintenant appelée « Mastrée », ce qui est confirmé par la croix en fer, au centre du cimetière.

La fête des bordes (ou brandons)

Depuis des millénaires et sans doute dès les temps préhistoriques, se célèbre à Neuville un rite qui, avec la venue du christianisme, a perdu son sens primitif de protection magique, de purification et de fécondité.

Le soir du premier dimanche de Carême vers 20 heures 30, se forme une retraite aux flambeaux composée des conscrits de 20 ans avec leurs ménétriers suivis par la fanfare. Les mariés de l’année depuis les bordes précédentes, porteurs de lampions ainsi que la foule emboîtant le pas. Le cortège se rend jusqu’au lavoir près duquel les conscrits de 40 ans ont confectionné une immense meule de ronces, broussailles et branchages appelée la « Rô ». Les derniers mariés y jettent leurs falots puis tous les autres.

Lorsque la flamme monte haute et claire, la fanfare se produit sur des airs joyeux et les couples, bras dessus, bras dessous, entraînent une grande partie de l’assistance dans une farandole autour du brasier. Tandis que le feu atteint son paroxysme, il faut se reculer alors que la danse à caractère soirée initiatique continue.

Selon nos ancêtres superstitieux, si l’on tourne trois fois autour du foyer ce rite assure de nombreuses couvées et d’excellents poulets. La femme jeune ou vieille qui a la chance de trouver quelqu’un pour la faire tourner autour de la « Rô » est sûre d’élever beaucoup de poussins dans l’année. De même les rhumatisants qui font neuf fois le tour de la « Rô » seront guéris de leurs lumbagos.

Beaucoup regardent le vent. Si la bise, vent du nord, entraîne la fumée, on aura trois mois de beau temps et ce sera une année d’abondance. Si c’est le vent du midi qui éteint la « Rô », il n’y aura pas de foin et tout sera desséché. Plus drue sera la pluie d’étincelles meilleures seront les récoltes.

Cette fête était autrefois très générale en Bresse, sous le nom de « brandons ». À un signal donné par le mont Myon, des Rôs s’allumaient dans tous les villages et on promenait des brandons, torches de paille enflammées, sous les arbres, pour détruire les insectes sous les écorces.

À Neuville la fête se termine actuellement par des réjouissances à la salle des fêtes.

On peut regarder ces feux comme des restes de coutumes gauloises où cette fête avait un sens de protection magique, de purification et de fécondité. Elle a perdu son sens primitif en se transformant au cours des siècles.

La controverse subsiste concernant leur origine provenant de la fête de la déesse Palès des bergers et des troupeaux, ou de celle des céréales concernant Cérès. Triptolème, roi d’Éleusis, bourg de l’Attique au nord-ouest d’Athènes qui avait un temple de Cérès où l’on célébrait des mystères renommés, inventa la charrue. Ayant appris à Cérès l’art de cultiver la terre, il institua la fête des céréales, promenant des torches en mémoire de Cérès qui parcourt le monde avec des flambeaux pour chercher sa fille.

Autrefois, et cela se pratiquait encore dans les années 30, on amenait les enfants « sous les cloches de Neuville » pour les guérir de la coqueluche.

Personnages célèbres

On ne s’étonnera pas, d’après le nom même de la commune, que les personnages soient essentiellement des dames !

La création du chapitre-noble amena dans ce petit coin de Bresse des représentantes des plus illustres familles de France dont :

La population

Variation de la population de la commune depuis 1794 :

AnnéeHabitantsAnnéeHabitantsAnnéeHabitants
179410331806116218101116
183113041836130518411379
184615181851153418561448
186114181866157018721574
187316431881168818861652
189116531896148919011479
190615041911145719211269
192612191931118019361170
194611481954103619621069
196810621975107219821066
199011411999123120071538
2012149020141494