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La légion thébaine |
Dernière mise à jour le 30/11/2023 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
La légion thébaine : le récit de Saint Eucher, moine de Lérins et évêque de Lyon |
« Il y avait à cette époque une légion de soldats, de 6 500 hommes qu’on appelait les Thébains. Ces guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore par leur foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir en aide à Maximien. Comme bien d’autres soldats, ils reçurent l’ordre d’arrêter des chrétiens. Toutefois, ils furent les seuls qui osèrent refuser d’obéir.Lorsque cela fut rapporté à Maximien, qui se trouvait alors dans la région d’Octodurus(1), il entra dans une terrible colère. Il donna l’ordre de passer au fil de l’épée un homme sur dix de la légion, afin d’inculquer aux autres le respect de ses ordres. Les survivants, contraints de poursuivre la persécution des chrétiens, persistèrent dans leur refus. Maximien entra dans une colère encore plus grande et fit à nouveau exécuter un homme sur dix. Ceux qui restaient devaient encore accomplir l’odieux travail de persécution. Les soldats s’encouragèrent mutuellement à demeurer inflexibles. Celui qui incitait le plus à rester fidèle à sa foi, c’était Saint Maurice qui, d’après la tradition, commandait la légion. Secondé par deux officiers, Exupère et Candide, il encourageait chacun de ses exhortations. Maximien comprit que leur cœur resterait fermement attaché à la foi du Christ, il abandonna tout espoir de les faire changer d’avis. Il donna alors l’ordre de les exécuter tous. Ainsi furent-ils tous ensemble passés au fil de l’épée. Ils déposèrent les armes sans discussion ni résistance, se livrèrent aux persécuteurs et tendirent le cou aux bourreaux. » Telle est résumée la source sur laquelle se fonde la tradition de la passion des martyrs d’Agaune. C’est un récit composé par l’évêque de Lyon, Eucher, dans la première moitié du Ve siècle. Les faits relatés se seraient passés sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien, soit entre 285 et 305. La transmission en serait due à l’évêque du Valais, Théodore ou Théodule, mentionné en 381. Saint Euchonius, évêque de Maurienne, eut une nuit un songe qui lui révéla l’emplacement des dépouilles des saints Ours et Victor de la légion thébaine, martyrisés à Soleure, et dont on avait perdu la trace dans le désordre des invasions. La révélation lui intimait l’ordre de se rendre à Genève dans l’église de Saint-Victor où il trouverait les corps saints. Arrivé dans la cité, il se rendit dans ladite église accompagné des saints évêques Rusticus et Patricius. Ils prièrent et jeûnèrent trois jours, enfin, une lumière céleste apparut sur le lieu même où reposaient les restes glorieux. Alors, les trois bienheureux évêques, ayant soulevé la pierre, en priant et en pleurant silencieusement, trouvèrent les saints gisants dans une châsse d’argent. Leur chair était encore fraîche comme s’ils n’étaient qu’assoupis et plongés dans un sommeil divin. Le prince Théodoric, roi de Bourgogne, assista à cette miraculeuse découverte. La divine Providence avait indiqué où se trouvaient tous les membres les plus importants de la valeureuse légion thébaine. Leurs saintes reliques allèrent ensuite reposer dans les églises et les basiliques de toutes les régions avoisinantes de la ville d’Agaune dont le nom selon la tradition fut trouvé par saint Ambroise d’après le mot grec « agwn » qui signifie : le combat. Le nouveau monastère s’agrandit, de nombreux moines s’y installent. Ceux-ci chantent sans arrêt les offices en se relayant à l’église. C’est la « laus parennis » ou louange perpétuelle. Cette institution fut importée de Syrie. De nombreux miracles vinrent manifester la gloire insigne dont le Seigneur avait revêtu ses martyrs. Les pèlerins affluèrent de partout. |
(1) | Une place forte a dû exister près de Martigny aux temps protohistoriques déjà et à l’époque de l’Empire romain, Octodurus, qui plus tard devait donner naissance à Martigny, jouissait d’une importance considérable. =
Le christianisme étant parvenu à s’implanter dans l’Empire romain, Octodurus devint siège épiscopal.
Après l’effondrement de la domination romaine, il appartint à l’évêque d’exercer les fonctions administratives dans la région d’Octodurus.
Vers la fin du VIe siècle, les évêques transférèrent leur siège à Sion, où ils se sentaient mieux protégés contre les inondations, mais surtout contre les attaques des hordes de guerriers étrangers.
Ils conservèrent toutefois leur propriété d’Octodurus et, au cours du haut Moyen Âge, la transformèrent en un domaine seigneurial d’un seul tenant. Retour |