Le cœur du village en 2018
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A | salle Saint-Maurice | B | la Poste | C | salle des fêtes |
D | Mairie | E | ancien presbytère | F | église actuelle |
G | maison du Commandeur | |
Les maisons canoniales
Depuis le XIVe siècle, les religieuses de Neuville avaient abandonné la vie en communauté, et leurs demeures particulières n’étaient que de très humbles logis peu différents de ceux des paysans de la région.
À la suite de la transformation du monastère en chapitre, le prieuré n’avait plus ni cloître ni réfectoire.
Avec la création du chapitre noble au XVIIIe siècle et l’arrivée à Neuville des représentantes des plus grandes familles de France, on vit s’élever de belles maisons à étage autour de la place centrale, où les chanoinesses vivaient parfois à plusieurs, généralement à deux, avec des domestiques et des jeunes filles attendant leur admission qu’on appelait les « nièces ».
Des allées dallées joignaient ces maisons à l’église permettant aux Dames de se rendre à l’office sans se salir les pieds.
La place du chapitre forme un ensemble tout à fait remarquable, entourée par les maisons des chanoinesses avec leurs grandes façades grises percées de hautes fenêtres classiques et d’œils-de-bœuf.
Elles comprennent un rez-de-chaussée et un étage surmonté de combles à œils-de-bœuf.
La forme en est assez irrégulière, car il a fallu s’adapter à la configuration des lieux limitée par des voies sinueuses.
Seules les dernières constructions sont alignées dans un ordre impeccable.
Autrefois, la place était fermée par l’église Sainte-Catherine et l’église paroissiale, la première démolie sous la Révolution, la deuxième en 1892. La nouvelle église construite en retrait a dégagé l’accès.
Il y avait vingt-cinq maisons de ce genre lors de la disparition du chapitre.
Il en reste une vingtaine aujourd’hui dont voici les principales :
- (3) La salle capitulaire construite en 1755 à l’emplacement de l’antique maison en ruine de madame Damas de Ruffey, à droite à l’angle de la place actuelle.
Au-dessus d’un perron à double révolution, une belle porte cintrée permet d’accéder à l’ancienne salle de réunion.
C’est là qu’étaient conservées les 1400 pièces d’archives qui sont aujourd’hui aux archives départementales de l’Ain (voir la maison).
- (4) La Maison du Breuil à droite de la précédente. Cette maison était jadis entourée d’une grande terrasse, nivelée lors de la construction de la nouvelle église (voir la maison).
- (5) La Maison Brachet à gauche de la salle capitulaire, avec de hautes croisées rectangulaires et une belle porte en bois, reconstruite en 1780 par le comte de Brachet pour ses cinq filles qui étaient chanoinesses (voir la maison).
Les maisons suivantes occupent un des coins de la Place et forment un cul-de-sac. Leur façade principale est sur la Grande Rue :
- (6) La Maison d’Angeville : la porte a disparu et la vieille montée d’escalier est en bien mauvais état (voir la maison).
C’est peut-être aujourd’hui la maison qui présente le moins d’intérêt à cause de sa vétusté.
- (7) La Maison de la Rodde-Charnay au fond de l’impasse, resserrée entre ses deux voisines, s’ouvre par une très belle porte qui a gardé son heurtoir d’origine (voir la maison).
Magnifique escalier à la rampe de bois tourné. Les portes qui desservent les étages ont gardé leurs belles boiseries d’origine.
- (8) La Maison de La Myre de Mory, dans l’angle du fond de l’impasse : belle porte surmontée d’une corniche de pierre, escalier à balustre, cheminées de pierre et plafonds à la française (voir la maison).
- (9) La Maison de Noblet à la suite, l’une des plus grandes et des plus belles de Neuville.
Entourage en pierre d’une belle porte monumentale malheureusement murée, très belle montée d’escalier en balustres de bois tourné.
Pièce garnie de ses boiseries d’origine autour d’une belle cheminée de marbre (voir la maison).
- (10) La Maison de Berbis est une des maisons qui a le plus souffert. Sa façade est défigurée par les portes d’un garage.
Très étroite, cette maison n’a jamais connu la splendeur de ses voisines.
- (11) La Maison de Lévis-Mirepois avec une belle porte du XVIIIe à boiseries et panneaux sculptés.
- (11) La Maison Thenay-Saint-Christophe à l’origine ne faisait qu’une avec la précédente.
Du côté de la place du chapitre, cette maison n’a qu’une façade étroite, ouvrant sur un bel escalier.
La face sur la Grande Rue est beaucoup plus importante.
- (12) La petite Maison Crangeac en pans de bois et torchis est la seule survivante au milieu des belles maisons du XVIIIe siècle et des anciennes maisons des religieuses (voir la maison)
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- (12) La Maison Crangeac : de cette importante maison qui était jadis ornée de boiseries magnifiques et de parquets marquetés en étoile, il ne reste que quelques belles pièces avec des gypseries.
- (13) La Maison Damas-Varennes : cette maison était construite en avancée sur la place.
Elle fut rasée à la suite de l’émigration de ses dernières occupantes.
Un atelier malencontreux en occupe l’emplacement et devant, subsiste le vestige de deux puits du prieuré.
- (14) La Maison Foudras-Menthon n’a qu’une porte sur la place, sa façade ouvre sur la Grande Rue (voir la maison.).
- (15) La Maison Beaurepaire est une très belle maison, aménagée par Marie-Gabrielle de Beaurepaire, qui fut l’avant-dernière doyenne, de 1777 à 1789.
Elle a conservé au-dessus de la porte les armes de Jeanne de la Coste qui l’avait précédée dans cette maison, se contentant d’y ajouter la couronne comtale.
À l’intérieur : une magnifique rampe d’escalier, un salon avec cheminée monumentale et belle chambre au premier étage (voir la maison).
La rue du Cani possède aussi sur sa droite trois maisons canoniales, et une autre sur la gauche dissimulée par le mur du parc.
Cette rue était fermée par un portail qui garantissait, un peu symboliquement, la clôture du prieuré.
- (20) La Maison de Brosses-Gevigney occupant tout le côté est de la place est la plus belle de Neuville.
On appelle couramment Le Château.
Le milieu de la façade est animé par un avant-corps coiffé d’un fronton classique.
Un escalier à double révolution conduit à une belle porte cintrée.
Le pavillon à tourelle qui a été ajouté sur la gauche n’a pas trop nui à l’ensemble.
À l’arrière, la façade sur le parc est encadrée de deux pavillons avec un beau balcon en fer forgé.
Elle a été construite en 1750 par Charlotte de Brosses de Montfalcon.
Elle fut acquise plus tard par l’ex-chanoinesse Adélaïde de Berbis, devenue madame Jussieu de Saint-Julien.
Ses descendants, la famille de Gevigney, sont les actuels propriétaires (voir la maison).
- (27) (28) Les Maisons Damas-Cornaillon (28) (voir la maison) et Chastenay de Lanty (27) (voir la maison).
Les demandes d’admission affluaient au nouveau chapitre noble, et l’on décida de construire une série de demeures dans les jardins du prieur et de l’aumônier.
Ces deux maisons symétriques furent les premières avec deux escaliers accolés.
Profitant de la dénivellation, on aménagea sur la face opposée un rez-de-chaussée à demi enterré pour les cuisines et les services.
Ces deux maisons furent occupées en 1838 par les Sœurs de Saint-Joseph qui y tinrent l’école libre.
- (26) La Maison Fénelon, à la suite des précédentes (voir la maison).
- (25) La Maison de Saxe a accueilli en 1781 les cinq princesses de Saxe (voir la maison).
- (24) La Maison Charpin-Durfort où se trouvait naguère l’étude notariale a été occupée, sous la Révolution, par quatre prêtres assermentés qui se marièrent : MM. Ruy, Ray, Roure et Rat (voir la maison).
- À la suite de cette maison, en équerre, il y avait deux autres maisons aujourd’hui démolies, l’une d’elles servant de logement à l’aumônier.
La Maison du Commandeur est située en bordure de l’ancien chemin du Bugey, dit aujourd’hui « rue du Clos », petite rue en pente.
C’est le domaine de Chateauneuf, ancienne maison du comte Sanbersteben, héritier de l’amiral de Coligny et cousin des princes allemands.
Elle a été reconstruite vers 1780 par les chanoinesses Mallarmey de Rossillon.
C’est peut-être cette maison du Commandeur dont parle Le Roman de la Chanoinesse.
Il y eut effectivement le chevalier Pierre-Paul de Monspey, commandeur de l’ordre de Malte, magnétiseur, qui attirait une nombreuse compagnie par ses expériences avec le baquet de Messmer.
Se distinguent plus particulièrement :
- la maison de Beaurepaire avec une belle porte surmontée d’un fronton armuré
- la maison de Brosses dont le style est altéré à l’angle sud-ouest par un pavillon malencontreusement rapporté
- l’alignement nord-ouest
- l’angle sud-ouest avec de vieilles portes.
Les portes du Prieuré
La place du Chapitre était fermée par deux portes à des emplacements plusieurs fois modifiés.
L’on avait même muré l’ancienne rue du Cani, presque à son extrémité nord pour faire l’entrée du prieuré à peu près à l’emplacement où se trouve maintenant le portail en fer de la propriété « de Gevigney ».
La vieille porte en bois vers la salle capitulaire a été remplacée par un portail en fer, transporté après la révolution à l’entrée de la maison Raffet sur la Grande Rue.
En son vivant, monsieur Raffet était receveur des greniers à sel de Pont-de-Veyle et de Pont-de-Vaux. Ce portail a été remanié.