pour la rénovation de l’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames |
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À partir de la légende dorée de la chaire de saint Pierre |
Dernière mise à jour le 30/11/2023 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
À partir de la légende dorée |
Il y a trois sortes de chaires :
Or, saint Pierre s’assit
La fête de la chaire de saint Pierre est célébrée le 22 février en mémoire de la première fois où saint Pierre s’assit sur le siège pontifical. Quatre causes sont à l’origine de l’établissement de cette fête. Première raisonComme saint Pierre prêchait à Antioche, le gouverneur de la ville Théophile lui dit : « Pierre, pourquoi corromps-tu mon peuple ? » Pierre lui prêchant la foi en Jésus-Christ, il le fit enchaîner et jeter en prison. Il ordonna qu’on le laisse sans boire et sans manger. Pierre, déjà défaillant, reprit assez de forces pour lever les yeux au ciel et pour dire : « Jésus-Christ, soutien des malheureux, venez à mon aide. Je vais succomber dans ces tribulations ! » Le Seigneur lui répondit : « Crois-tu donc que je t’aie abandonné ? Tu fais injure à ma bonté. Bientôt viendra quelqu’un qui secourra ta misère ! » Apprenant l’incarcération de Pierre, saint Paul vint trouver Théophile. Il se présenta à lui en tant qu’artiste très habile, sachant sculpter le bois et le marbre, peindre sur la toile, et réaliser toutes sortes de travaux et d’arts. Théophile le pria d’habiter à sa cour. Peu de jours après, Paul pénétra secrètement dans le cachot de Pierre. Voyant celui-ci presque mort d’épuisement, il pleura amèrement. Se jetant dans ses bras, il lui dit : « Ô Pierre, mon frère, ma gloire, ma joie, la moitié de mon âme, me voici. J’entre, reprends tes forces ! » Alors Pierre, ouvrant les yeux et le reconnaissant, se mit à pleurer, mais sans pouvoir parler. Paul, s’approchant, parvint à peine à lui ouvrir la bouche. Il lui ouvrit la bouche et y versa de la nourriture qui ne tarda pas à le réconforter. La nourriture ayant rendu de la force à Pierre, celui-ci se jeta dans les bras de saint Paul, l’embrassa et ils pleurèrent beaucoup tous les deux.Paul étant sorti avec précaution vint dire à Théophile : « Ô, bon Théophile, vous jouissez d’une grande gloire.
Votre courtoisie est celle d’un ami honorable.
Rappelle-toi qu’un petit mal suffit pour détruire un grand bien !
Rappelle-toi la manière dont tu as traité un adorateur de Dieu, qui s’appelle Pierre, comme s’il avait grande importance.
Il est couvert de haillons, défiguré.
Il est consumé de maigreur.
Tout est vil chez lui.
Il ne vit que par la parole et c’est un tel homme que tu as mis en prison !
Sans compter que, si tu l’avais laissé en liberté, il aurait pu t’être utile, car on dit qu’il guérit les malades et ressuscite les morts ! »
Théophile lui dit : « Ce sont des fables que tu me dis là, Paul ; car s’il pouvait ressusciter des morts, il se délivrerait lui-même de sa prison. » Saint Pierre fut exalté dans trois églises :
De là trois fêtes que l’Église célèbre en son nom.
Une fête a été aujourd’hui supprimée (en savoir plus), mais l’Église célébrait trois fêtes en l’honneur de saint Pierre pour plusieurs raisons :
1er, pour ses privilèges.Pierre eut trois privilèges supplémentaires par rapport aux autres apôtres. C’est pour ces trois privilèges que l’église l’a honoré trois fois chaque année.
2e, pour sa chargeIl remplit les fonctions de la prélature sur l’Église universelle. 3e, pour ses bienfaitsSaint Pierre, qui a reçu le pouvoir de lier et d’absoudre, nous délivre des péchés en pensée, en parole et en action, et de ceux commis contre Dieu, contre le prochain et contre nous-mêmes. C’est le triple bienfait que le pécheur reçoit de l’Église par la puissance des clefs :
4e, pour la dette dont nous lui sommes redevablesIl nous soutient et nous a soutenus de plusieurs manières : par sa parole, par son exemple, par des secours temporels et par ses prières. 5e, pour l’exempleAfin qu’aucun pécheur ne désespère même s’il renie Dieu trois fois comme saint Pierre, s’il veut le confesser comme lui de cœur, de bouche et d’action. Deuxième raisonLa seconde cause de l’institution de cette fête est indiquée dans l’Itinéraire de Clément. Comme Pierre s’approchait d’Antioche, tous les habitants vinrent au-devant de lui, revêtus de cilices, pieds nus et la tête couverte de cendres, en signe de leur repentir, car ils avaient cru aux mensonges de Simon le Magicien. Heureux de ce repentir, Pierre fit placer devant lui tous les malades et les possédés. Dès qu’il eut invoqué sur eux le nom de Dieu, une immense lumière apparut et tous furent guéris. Alors ils accoururent pour embrasser les traces des pieds de Pierre. Pendant la semaine qui suivit, plus de dix mille hommes reçurent le baptême. Voyant cela, le préfet Théophile transforma son palais en basilique. Il y fit placer pour l’apôtre une chaire très haute d’où il pût être vu et entendu par tous.Ceci ne contredit pas ce qui a été avancé plus haut. En effet, il est possible que Pierre ait été reçu magnifiquement par Théophile et par tout le peuple grâce à Paul, mais qu’après le départ de Pierre, Simon le magicien ait perverti le peuple, l’ait excité contre Pierre, et qu’ensuite, il ait fait pénitence et reçu une seconde fois l’apôtre avec les honneurs. Troisième raisonCette fête, qu’on appelle aussi le banquet de saint Pierre, doit son institution à une coutume ancienne que l’Église a transformée en une fête chrétienne. Maître Jean Beleth dit que les païens avaient coutume de faire chaque année, au mois de février, des offrandes de viandes sur les tombeaux de leurs parents. Ces viandes étaient consommées la nuit par les démons. Les païens pensaient qu’elles étaient détruites par les âmes qui erraient autour des tombeaux et auxquelles ils donnaient le nom d’ombres. Les anciens donnaient aux âmes le nom d’esprits quand elles montaient au ciel et celui d’ombres quand la sépulture était récente ou quand elles erraient autour des tombeaux. Cette coutume touchant ces banquets fut abolie difficilement chez les chrétiens. Les Saint-Pères, frappés de cet abus et décidés à l’abolir, établirent la fête de l’intronisation de saint Pierre. Ils la placèrent le même jour que se tenaient ces banquets. Ainsi, certains lui donnèrent le nom de fête du banquet de saint Pierre. Dans le livre VI de ses Confessions, saint Augustin parle de cet usage qui subsistait encore en 570, dans les Gaules. Quatrième raisonCette fête célèbre aussi l’institution de la tonsure des prêtres. Pendant que Pierre prêchait à Antioche, on lui fit raser la tête par haine pour le christianisme. Ce qui avait été pour saint Pierre un signe de mépris par rapport à Jésus Christ devint ensuite une marque d’honneur pour tout le clergé. En tant que symbole, la tonsure signifie la conservation de la pureté, l’abandon des ornements extérieurs et le renoncement aux biens temporels. Saint Denys écrit sans sa Hiérarchie ecclésiastique : « Couper les cheveux, signifie une vie parée et sans forme. Trois choses résultent des cheveux coupés ou de la tête rasée : la conservation de propreté, le changement de forme, et la dénudation. » |