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À partir de la légende dorée de la chaire de saint Pierre



Dernière mise à jour
le 30/11/2023

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À partir de la légende dorée
Il y a trois sortes de chaires :
  • la chaire royale (I Rois I, 46) : « Bien plus : Salomon s’est assis sur le trône royal ! »  ;
  • la chaire sacerdotale (I Samuel I, 9) : « Le prêtre Éli était assis sur son siège, à l’entrée du sanctuaire du Seigneur. » ;
  • la chaire magistrale (saint Matthieu, XXIII, 1-2) : « Alors Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : “Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.” »

Or, saint Pierre s’assit

  • sur la chaire royale, parce qu’il fut le premier de tous les rois,
  • sur la chaire sacerdotale, parce qu’il fut le pasteur de tous les clercs,
  • sur la chaire magistrale, parce qu’il fut le docteur de tous les chrétiens.

La fête de la chaire de saint Pierre est célébrée le 22 février en mémoire de la première fois où saint Pierre s’assit sur le siège pontifical. Quatre causes sont à l’origine de l’établissement de cette fête.

Première raison

Comme saint Pierre prêchait à Antioche, le gouverneur de la ville Théophile lui dit : « Pierre, pourquoi corromps-tu mon peuple ? » Pierre lui prêchant la foi en Jésus-Christ, il le fit enchaîner et jeter en prison. Il ordonna qu’on le laisse sans boire et sans manger. Pierre, déjà défaillant, reprit assez de forces pour lever les yeux au ciel et pour dire : « Jésus-Christ, soutien des malheureux, venez à mon aide. Je vais succomber dans ces tribulations ! »
Le Seigneur lui répondit : « Crois-tu donc que je t’aie abandonné ? Tu fais injure à ma bonté. Bientôt viendra quelqu’un qui secourra ta misère ! » Apprenant l’incarcération de Pierre, saint Paul vint trouver Théophile. Il se présenta à lui en tant qu’artiste très habile, sachant sculpter le bois et le marbre, peindre sur la toile, et réaliser toutes sortes de travaux et d’arts. Théophile le pria d’habiter à sa cour. Peu de jours après, Paul pénétra secrètement dans le cachot de Pierre. Voyant celui-ci presque mort d’épuisement, il pleura amèrement. Se jetant dans ses bras, il lui dit : « Ô Pierre, mon frère, ma gloire, ma joie, la moitié de mon âme, me voici. J’entre, reprends tes forces ! » Alors Pierre, ouvrant les yeux et le reconnaissant, se mit à pleurer, mais sans pouvoir parler. Paul, s’approchant, parvint à peine à lui ouvrir la bouche. Il lui ouvrit la bouche et y versa de la nourriture qui ne tarda pas à le réconforter. La nourriture ayant rendu de la force à Pierre, celui-ci se jeta dans les bras de saint Paul, l’embrassa et ils pleurèrent beaucoup tous les deux.

Paul étant sorti avec précaution vint dire à Théophile : « Ô, bon Théophile, vous jouissez d’une grande gloire. Votre courtoisie est celle d’un ami honorable. Rappelle-toi qu’un petit mal suffit pour détruire un grand bien ! Rappelle-toi la manière dont tu as traité un adorateur de Dieu, qui s’appelle Pierre, comme s’il avait grande importance. Il est couvert de haillons, défiguré. Il est consumé de maigreur. Tout est vil chez lui. Il ne vit que par la parole et c’est un tel homme que tu as mis en prison ! Sans compter que, si tu l’avais laissé en liberté, il aurait pu t’être utile, car on dit qu’il guérit les malades et ressuscite les morts ! » Théophile lui dit : « Ce sont des fables que tu me dis là, Paul ; car s’il pouvait ressusciter des morts, il se délivrerait lui-même de sa prison. »
Paul répondit : « On m’a dit que, de même que le Christ, qui ensuite est ressuscité, n’a pas voulu descendre de sa croix, de même ce Pierre, pour suivre l’exemple de son maître, refuse de se délivrer, préférant souffrir pour le Christ. » Théophile reprit : « Eh bien, va lui dire que je lui rendrai sa liberté s’il ressuscite mon fils, mort depuis quatorze ans ! »
Paul entra donc dans la prison de saint Pierre et lui dit comment il avait promis la résurrection du fils du prince. Pierre lui dit : « C’est là un bien grand miracle qu’on exige de moi, mais la grâce de Dieu le fera par moi ! » Pierre ayant été tiré du cachot fit ouvrir le tombeau et pria pour le mort qui ressuscita immédiatement.

Mais nous devons avouer que Théophile et tout le peuple d’Antioche finirent par se convertir au Seigneur. Ils construisirent une magnifique église au milieu de laquelle ils mirent une chaire très haute pour Pierre, d’où il put être vu et entendu par tous. Il y siégea pendant sept ans avant de se rendre à Rome, où il siégea ensuite dans la chaire romaine pendant vingt-cinq ans. C’est en souvenir de cet événement que l’Église célèbre cette fête, parce que, ce jour-là, pour la première fois, les chefs de l’Église furent élevés en nom et en puissance.

Cette fête est la troisième de celles où l’Église célèbre le glorieux successeur du Christ. Pierre a, en effet, mérité d’avoir trois fêtes, d’abord parce qu’il a été privilégié parmi les apôtres de trois façons : en autorité, en amour du Christ, et en pouvoir d’opérer des miracles. Depuis qu’il a reçu la faculté de lier ou de délier, Pierre nous délivre des péchés, en pensée, en parole et en action, comme de ceux que nous commettons envers Dieu, envers le prochain et envers nous-mêmes.

Saint Pierre fut exalté dans trois églises :

  • dans l’église militante
  • dans l’église méchante
  • et dans l’Église triomphante.

De là trois fêtes que l’Église célèbre en son nom.

  • Il a été exalté dans l’Église militante, en la présidant, et en la dirigeant avec honneur par son esprit, sa foi et ses mœurs. C’est l’objet de la fête de la chaire de saint Pierre. Il reçut le pontificat de l’Église d’Antioche qu’il la gouverna glorieusement pendant de sept ans.
  • Il fut exalté dans l’église des méchants, en la détruisant et en la convertissant à la foi. C’est l’objet de la fête de saint Pierre aux liens. En savoir plus sur saint Pierre aux liens. Ce fut en effet en cette occasion qu’il détruisit l’église des méchants, et qu’il en convertit beaucoup à la foi.
  • Il fut exalté dans l’Église triomphante, en entrant dans le ciel avec bonheur. C’est l’objet de la fête de saint Pierre qui est celle de son martyre, parce qu’alors il entra dans l’Église triomphante.

Une fête a été aujourd’hui supprimée (en savoir plus), mais l’Église célébrait trois fêtes en l’honneur de saint Pierre pour plusieurs raisons :

  • pour ses privilèges,
  • pour sa charge,
  • pour ses bienfaits,
  • pour la dette dont nous lui sommes redevables
  • et pour l’exemple.

1er, pour ses privilèges.

Pierre eut trois privilèges supplémentaires par rapport aux autres apôtres. C’est pour ces trois privilèges que l’église l’a honoré trois fois chaque année.

  • Il eut plus d’autorité ; il fut le prince des apôtres et il a reçu les clefs du royaume des cieux.
  • Il eut plus d’amour : il aima Jésus Christ d’un amour plus grand que les autres comme le montrent différents passages de l’Évangile.
  • Sa puissance fut plus efficace : il est écrit dans les Actes des Apôtres que l’ombre de Pierre guérissait les infirmes.

2e, pour sa charge

Il remplit les fonctions de la prélature sur l’Église universelle.

3e, pour ses bienfaits

Saint Pierre, qui a reçu le pouvoir de lier et d’absoudre, nous délivre des péchés en pensée, en parole et en action, et de ceux commis contre Dieu, contre le prochain et contre nous-mêmes. C’est le triple bienfait que le pécheur reçoit de l’Église par la puissance des clefs :
  • la déclaration de l’absolution de la faute,
  • la commutation de la peine éternelle en une peine temporelle,
  • la rémission d’une partie de la peine temporelle.

4e, pour la dette dont nous lui sommes redevables

Il nous soutient et nous a soutenus de plusieurs manières : par sa parole, par son exemple, par des secours temporels et par ses prières.

5e, pour l’exemple

Afin qu’aucun pécheur ne désespère même s’il renie Dieu trois fois comme saint Pierre, s’il veut le confesser comme lui de cœur, de bouche et d’action.

Deuxième raison

La seconde cause de l’institution de cette fête est indiquée dans l’Itinéraire de Clément. Comme Pierre s’approchait d’Antioche, tous les habitants vinrent au-devant de lui, revêtus de cilices, pieds nus et la tête couverte de cendres, en signe de leur repentir, car ils avaient cru aux mensonges de Simon le Magicien. Heureux de ce repentir, Pierre fit placer devant lui tous les malades et les possédés. Dès qu’il eut invoqué sur eux le nom de Dieu, une immense lumière apparut et tous furent guéris. Alors ils accoururent pour embrasser les traces des pieds de Pierre.

Pendant la semaine qui suivit, plus de dix mille hommes reçurent le baptême. Voyant cela, le préfet Théophile transforma son palais en basilique. Il y fit placer pour l’apôtre une chaire très haute d’où il pût être vu et entendu par tous.

Ceci ne contredit pas ce qui a été avancé plus haut. En effet, il est possible que Pierre ait été reçu magnifiquement par Théophile et par tout le peuple grâce à Paul, mais qu’après le départ de Pierre, Simon le magicien ait perverti le peuple, l’ait excité contre Pierre, et qu’ensuite, il ait fait pénitence et reçu une seconde fois l’apôtre avec les honneurs.

Troisième raison

Cette fête, qu’on appelle aussi le banquet de saint Pierre, doit son institution à une coutume ancienne que l’Église a transformée en une fête chrétienne. Maître Jean Beleth dit que les païens avaient coutume de faire chaque année, au mois de février, des offrandes de viandes sur les tombeaux de leurs parents. Ces viandes étaient consommées la nuit par les démons. Les païens pensaient qu’elles étaient détruites par les âmes qui erraient autour des tombeaux et auxquelles ils donnaient le nom d’ombres. Les anciens donnaient aux âmes le nom d’esprits quand elles montaient au ciel et celui d’ombres quand la sépulture était récente ou quand elles erraient autour des tombeaux. Cette coutume touchant ces banquets fut abolie difficilement chez les chrétiens. Les Saint-Pères, frappés de cet abus et décidés à l’abolir, établirent la fête de l’intronisation de saint Pierre. Ils la placèrent le même jour que se tenaient ces banquets. Ainsi, certains lui donnèrent le nom de fête du banquet de saint Pierre. Dans le livre VI de ses Confessions, saint Augustin parle de cet usage qui subsistait encore en 570, dans les Gaules.

Quatrième raison

Cette fête célèbre aussi l’institution de la tonsure des prêtres. Pendant que Pierre prêchait à Antioche, on lui fit raser la tête par haine pour le christianisme. Ce qui avait été pour saint Pierre un signe de mépris par rapport à Jésus Christ devint ensuite une marque d’honneur pour tout le clergé. En tant que symbole, la tonsure signifie la conservation de la pureté, l’abandon des ornements extérieurs et le renoncement aux biens temporels.

Saint Denys écrit sans sa Hiérarchie ecclésiastique : « Couper les cheveux, signifie une vie parée et sans forme. Trois choses résultent des cheveux coupés ou de la tête rasée : la conservation de propreté, le changement de forme, et la dénudation. »


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