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de l’église
Saint-Maurice
de
Neuville-les-Dames

Dates de construction des églises Sainte-Catherine



Dernière mise à jour
le 30/11/2023

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L’église des chanoinesses n’aurait pas été utilisée de 1710 à 1757

Lucien Charrin a écrit en 1993 dans le livre NEUVILLE-LES-DAMES Des origines à nos jours :

« Primitivement, lorsqu’elles s’installèrent à Neuville, nos religieuses ne devaient occuper qu’une chapelle latérale, ayant vue sur le chœur : c’est dans cette église Saint-Maurice que la chronique de la translation des reliques de saint Claude place le miracle de cet homme, qu’une force mystérieuse empêcha de pénétrer dans le sanctuaire, jusqu’à ce qu’il eut confessé ses péchés devant le moine sacriste. C’était en 1187. Vers 1650, elles firent édifier une nouvelle église, à droite de la paroisse : une ouverture dans le chœur leur permettait de suivre les offices du curé et d’adorer le Saint-Sacrement. Mais elles avaient dû singulièrement lésiner et, dès 1710, elles doivent réintégrer l’église primitive pour ne pas être ensevelies sous les ruines. En 1757, le chapitre, devenu plus riche, décida la reconstruction de ce qu’on appelle maintenant l’église ou la chapelle des dames : ce ne fut pas sans mal puisque le chapitre se divisa : sept chanoinesses en mal de bâtisse, contre cinq récalcitrantes. En cinq mois, on reconstruisit pour 12 758 livres un nouveau bâtiment aussi inadapté que l’ancien. »

Si ce texte confirme le contenu de la page « Du premier village à nos jours », ce qui suit le contredit.

L’église des chanoinesses était utilisée en 1755

Signification et affiches des requêtes et ordonnance

Jean-Louis Fourchet, Sergent Royal immatriculé au greffe du Bailliage, siège et présidial de Bourg, résidant à Châtillon-les-Dombes a écrit le 6 juillet 1755 :

« au-devant de la grande porte et principale entrée de l’église paroissiale de Neuville-les-Dames, le peuple assemblé, sortant d’ouïr le divin sacrifice de la messe, dite et célébrée ledit jour, en ladite église, sur environ l’heure de huit du matin […] j’ai affiché copie au long, tant desdits réquisitoire et ordonnance, que du présent exploit, au-devant de la grande porte de ladite église, de moi signé. […] j’ai placé pareille affiche que dessus, de moi signée, au-devant de l’église dudit Prieuré : et fera le présent contrôlé : dont acte. »

L’église du prieuré existait à cette date. Était-elle utilisée ?

Procès-verbal dressé par M. le commissaire au prieuré et chapitre de Neuville-les-Dames.

Le 14 juillet 1755, Gabriel-César DE SAINT AULBIN DE SALIGNY, prévôt de l’Église, comte de Lyon, abbé de Préaux, prévôt de l’église primatiale de Lyon, vicaire général de son éminence monseigneur le cardinal de Tencin a écrit dans son procès-verbal :

« lesquelles nous ont conduits dans l’église dudit prieuré où après avoir adoré le très Saint-Sacrement de l’autel. […] à côté de la porte du côté du couchant, est l’église paroissiale, à laquelle est adossée celle des dames prieure et chanoinesses ».

Le 14 juillet 1755, Gabriel-César DE SAINT AULBIN DE SALIGNY a adoré le Saint-Sacrement dans l’église des chanoinesses qu’il distingue de l’église paroissiale.

Il a fait plus loin dans son procès-verbal une description de cette église :

« Dans I’église des Dames est un chœur à plusieurs stalles de chaque côté, bois de chêne, au fond duquel est le siège de la Dame Prieure. Le sanctuaire de cette église est formé par quelques marches sans balustrades, sur lesquelles repose un autel de pierre avec un contre table en bois ; le tout fort propre et bien orné. Derrière l’autel est un mur élevé du haut en bas, qui forme une salle servant de sacristie et aux assemblées capitulaires, prenant jour sur la cour du côté du levant. À gauche du sanctuaire de l’église des Dames est une espèce de vestibule, sur lequel est le clocher qui communique à l’église paroissiale. Le sanctuaire de l’église paroissiale, et celui de l’église du Chapitre avancent considérablement dans la cour du Chapitre, surtout par les arcs-boutants, qui butent le sanctuaire de l’église paroissiale. »

Dans ce même procès-verbal, il a encore écrit :

« pour donner une forme régulière à la cour, il fallait abattre l’église paroissiale, et celle du Chapitre ce qui jetterait dans de grands frais. »

Il n’envisagea pas de détruire l’église Sainte-Catherine. Il a ensuite écrit que cette église était bien entretenue :

« L’enceinte du Chapitre nous a paru fort peuplée, tant par les dames chanoinesses, les nièces adoptées, ou leurs parentes, que par les domestiques, les maisons bien entretenues, et surtout l’église du Chapitre. Enfin, tout nous y a paru assez régulier. »

Règlement pour le noble chapitre de Neuville-les-Dames

Le règlement écrit le 5 septembre 1755 par le cardinal DE TENCIN, prêtre de la Sainte Église romaine, du titre des saints Nérée et Achillée, archevêque et comte de Lyon, primat de France, commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, proviseur de Sorbonne, ministre d’État, contient : chapitre premier, titre premier, article premier :

« L’église des chanoinesses-comtesses de Neuville sera et demeurera qualifiée de noble Église collégiale et séculière de Neuville-les-Dames, sous le vocable de sainte Catherine, et sera immédiatement sujette à notre juridiction et à celle de nos successeurs. »

Au chapitre second, titre huitième, article premier est écrit :

« Les chanoinesses iront en corps et processionnellement chez la doyenne, et la conduiront à l’église, au son de toutes les cloches ; et après la prière faite devant le grand autel, elle sera installée dans son siège au chœur. La chantre entonnera le Te Deum, à la fin duquel elle dira l’oraison pro gratiarum actione. La doyenne sera conduite dans le même ordre à l’église paroissiale : elle y fera sa prière devant le maître-autel. »

La doyenne était conduite dans les deux églises.

Coutumier joint au règlement du 5 septembre 1755

L’article XII du Titre second stipule :

« Le dimanche des palmes, l’aumônier du Chapitre se rendra dans l’église paroissiale ; il assistera à la bénédiction des palmes ; il les recevra de la main du curé ; il en fera ensuite la distribution dans l’église des chanoinesses, avant la messe canoniale. Elles iront les recevoir à leur tour et rang au pied du maître-autel. »

Les rôles de l’église paroissiale et de l’église des chanoinesses étaient bien distincts.

L’article XVI stipule :

« Le même jour, à trois heures après midi, les Chanoinesses s’assembleront dans leur église d’où elles iront processionnellement à l’église paroissiale, pour faire leurs stations. Elles reviendront dans le même ordre pour dire complies. »

Procès-verbal de sécularisation du prieuré et chapitre de Neuville-les-Dames

Dans ce procès-verbal, Gabriel César SAINT AULBIN DE SALIGNY a écrit :

« vendredi douze septembre mil sept cent cinquante-cinq, à huit heures du matin, nous sommes entrés au chapitre de Neuville, au son de toutes les cloches, revêtus de nos habits d’Église, et nous avons été conduits en l’église du Prieuré : où, après avoir fait notre préparation au-devant du maître-autel, nous avons célébré la sainte messe, à laquelle ont assisté les dames prieure et chanoinesses, qui se trouvaient résidantes audit chapitre. La messe dite, et toujours revêtus de nos habits d’Église, nous avons trouvé assemblées dans ladite église, les Dames Susanne de Damas prieure, Barbe de Brosses chantre, Marie-Gabrielle de la Rodde sacristaine, Anne de Foudras, Jeanne-Aimée de la Rodde de Fressinnet, Marie-Arthémise Gasparde de Laurencin de Beaufort, Françoise de Thenay de S. Chrystophle, Susanne-Françoise d’Espiard d’Auxanges, Marie le la Rodde de S. Romain, Louise Noblet de Serrières, Magdelaine-Bernarde de Bersaillien, Jaqueline de Laurencin, Charlotte de Brosses de Montfalcon, Marie de Valins de Chal, Marie-Marguerite de Valins de Coppier, et Marie-Magdelaine de Beaurepaire ; toutes professes et membres dudit chapitre, capitulairement assemblées, auxquelles nous avons de nouveau fait connaître le sujet de notre commission […] Ainsi par nous a été procédé jours et an que dessus dans l’église du prieuré et chapitre de Neuville-les-Dames, ouverte à un grand concours de personnes du lieu et du voisinage, et en présence de messires Charles de Brosses baron de Montfalcon, président à Mortier au parlement de Bourgogne, Charles-Léopold comte de Sanders-Leben-Colligny, Marie-Jean-Joseph de Charbonnier de Crangeac, Claude-Charles de Brosses comte de Tournay, grand Baillis du Pays de Gex, Charles-Marie comte de Riccé, Jean-Baptiste comte de Beaurepaire, Marie-Philippe-Henri de Charbonnier comte de Crangeac, Nicolas Navarre promoteur et vicaire général de l’archevêché de Lyon, Pierre Soleymieux curé de Neuville-les-Dames, Joseph Musy aumônier du Chapitre, du sieur Pahin châtelain de la terre ».

L’église Sainte-Catherine était donc entretenue et utilisée lors de la sécularisation en 1755. Les recherches continuent pour éclaircir l’histoire de ces églises.